Histoire de l'Association
Les actions menées par Van For Life trouvent leur source dans ce qui était d’abord une initiative générée à titre privé, par deux entreprises genevoises : Prowide Services, une société de services haut de gamme et surtout Vanride SA, dont la vocation première consiste à louer des vans destinés au camping. La première propose depuis 15 ans des solutions de conciergerie privée sur mesure et du transport de personnes VIP ; la seconde possède une flotte de 16 véhicules de location, notamment les fameux Volkswagen California, ces « bus VW » dont la légende remonte aux années 60, mais dans leur version moderne.
Les fondateurs de ces entreprises, deux frères nés en Suisse mais dont les parents sont eux-mêmes issus de l’immigration, sont naturellement sensibles à ce qui s’y rapporte depuis toujours et fervents partisans d’une « action directe » en faveur des personnes. Autrement dit, ils considèrent que lorsque des individus précarisés par un contexte donné se retrouvent en situation de grande vulnérabilité, la priorité est alors d’assurer leur survie physique, sociale et économique et que la meilleure manière d’y parvenir est d’aller directement à leur rencontre, sur le terrain, afin d’évaluer leurs besoins et d’y pourvoir le plus efficacement possible.
Bien que des actions sporadiques aient déjà été menées de façon isolée auparavant, le 24 février 2022 constitue un véritable élément déclencheur. Ce jour-là, l’Ukraine est massivement attaquée par la Russie et aussitôt, des millions de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, se retrouvent jetés sur les routes, en plein hiver, sans aucune autre perspective que de fuir le conflit. L’Europe, jusqu’alors incrédule, est frappée de stupeur et les structures compétentes sont prises au dépourvu. Dans l’urgence, les politiques décident d’ouvrir les frontières de l’Espace Schengen aux réfugiés ukrainiens et leur garantissent l’asile.
Comprenant qu’il faudra des semaines avant que les grandes organisations ne puissent réagir, des centaines de milliers d’individus de tout le continent, simples particuliers de tous bords, se mettent en marche vers l’Ukraine. Les pays voisins qui possèdent les plus grandes frontières sont les premiers touchés : la Moldavie, la Roumanie et surtout la Pologne qui, de par sa taille, sa proximité culturelle, ses infrastructures et sa position charnière entre l’Ukraine et l’Union Européenne, absorbe rapidement plus de la moitié du flux de réfugiés. Ceux-ci atteindront un pourcentage équivalent à environ 10% de la population polonaise, du jamais vu pour un pays d’Europe. Qu’il semble loin, le temps où l’Allemagne, pays de 83 millions d’habitants donnait son feu vert (en 2015) à l’accueil d’un million de réfugiés syriens...La phrase prononcée le 31 août 2015 par Angela Merkel (« Wir schaffen das »), n’est toutefois pas restée lettre morte et résonne dans la tête de nombre de ces acteurs anonymes qui décident de prendre le chemin de l’Ukraine, dont les soussignés font partie.
Quelques jours après le début du conflit, exaspérés par la succession d’histoires dramatiques abondamment relayées par les médias, les fondateurs des entreprises susmentionnées constituent une équipe et la décision est prise d’organiser un convoi humanitaire pour l’Ukraine. Prowide possède le savoir-faire logistique, Vanride fournira les véhicules ; une partie de la flotte est sortie de la location et mise à disposition du projet. Des conducteurs se portent volontaires, un appel de fonds et aux dons est lancé, des contacts sont pris auprès d’associations suisses et polonaises afin de coordonner et d’optimiser l’organisation.
Le 10 mars, ce ne sont pas moins de 12 chauffeurs, une journaliste et une passagère ukrainienne partant sur le front qui embarquent à bord de 6 vans, à destination de la frontière sud-est entre la Pologne et l’Ukraine. Les dons ont afflué, 86'000 francs ont été levés et 6 tonnes de matériel médical de première urgence sont chargées dans ces véhicules, opérant encore sous la bannière de Vanride mais qui deviendront plus tard les « Vans For Life ». 4 jours plus tard, l’équipe rentre en Suisse avec 18 réfugiés ukrainiens et un chien, qui seront tous logés dans des familles privées, à commencer par celles des instigateurs. Un reportage de 12 minutes retraçant cette première mission sera diffusé dans l’émission « Mise au Point » de la RTS, le 20 mars (lien en annexe).
Au retour en Suisse et après avoir constaté le niveau de détresse sur place, il devient vite évident qu’il ne sera pas possible d’en rester là. La volonté affichée des acteurs de la première heure, l’impulsion des soutiens et des donateurs partisans de cette forme d’action, ainsi que les sollicitations croissantes des personnes rencontrées dont les familles et connaissances sont encore en Ukraine ou en train de la quitter, font que ce qui devait être une action unique prend alors la forme de quelque chose de plus pérenne. Vanride n’ayant pas pour vocation de devenir une organisation d’aide humanitaire, également par souci d’éthique, il est décidé de se doter d’une structure adaptée. L’assemblée générale constitutive de l’association Van For Life a lieu le 29 mars, un compte bancaire est ouvert et l’intégralité des fonds reçus y est transférée.
D’ici au 30 juin 2022, 6 convois supplémentaires seront organisés, soit un convoi toutes les 2 semaines en moyenne. Des dizaines de tonnes d’aide matérielle seront acheminées et 137 personnes seront rapatriées vers la Suisse, et logées. Une véritable chaîne humanitaire est mise en place, incluant la livraison de 3 vans en Ukraine, qui opèrent sur les zones de Lviv, Kyiv et Donetsk, assurant ainsi un approvisionnement continu de Genève à Donetsk, entièrement contrôlé par notre organisation et donc totalement fiable. Le quatrième véhicule, livré à la fin juin, est d’un gabarit supérieur puisqu’il s’agit d’un autobus de 18 tonnes vidé de ses sièges, ayant livré à lui seul 50 chaises roulantes, plusieurs lits médicalisés, 8 tonnes de matériel et 1000 litres d’essence. Une fois déchargé, il a été transformé en centre mobile de don du sang et de consultation médicale de premier recours. Il parcourt dorénavant les campagnes à la rencontre de ceux qui ne peuvent se déplacer vers des hôpitaux.
Forte du succès de ces premiers mois d’activité et constatant que la situation humanitaire en Ukraine ne fait qu’empirer au fur et à mesure que le conflit se fige, Van For Life aspire désormais à pérenniser les systèmes en place et à les intensifier. Notre philosophie, basée sur l’action directe et plaçant l’humain au centre de nos préoccupations, ne change pas. Pour préserver cela, nous avons besoin de votre soutien.
Les actions effectuées, les projets en cours ainsi que les perspectives futures sont détaillés dans la page « notre action ».
Nous vous remercions pour votre attention et pour votre soutien !
Les Fondateurs
Dimitri Montanini
Fondateur et administrateur de 2 entreprises actives à Genève, au bénéfice d’une formation de sociologie et d’anthropologie à l’Université de Neuchâtel, en Suisse. Passionné de voyages, il part à la découverte d’autres cultures dès l’adolescence par tous les moyens et dans toutes les conditions : air, terre, mer, il considère que l’important est d’aller vers l’autre en sentant le chemin sous ses pieds et d’établir un contact direct. Exaspéré par la problématique de la migration depuis des années il décide, avec son frère et associé de toujours, de mettre en place un système d’aide humanitaire en faveur de l’Ukraine, dans un premier temps. Exploitant d’abord le savoir-faire et les ressources acquises depuis plus de 20 ans à travers leurs entreprises, les deux frères comprennent en allant sur place que l’ampleur de la tâche nécessite la création d’une structure dédiée. Ils fondent ainsi l’association Van For Life, afin de professionnaliser et de pérenniser leur action.
Alex Montanini
Également à la tête de deux entreprises à Genève, il met ses compétences commerciales au service de la gestion administrative de celles-ci. Mais il est aussi un homme de terrain, à la capacité de contact innée avec tous types de personnes et de cultures, ce qui lui ouvre de nombreuses portes. En association avec son frère, ils forment une équipe complémentaire, efficace et loyale, appréciée par une clientèle exigeante. Directement concerné par l’exil à travers sa famille et ne supportant pas de voir des millions de personnes jetées sur les routes, il n’hésite pas à prendre l’initiative lorsque le conflit ukrainien éclate en se rendant sur place avec son frère et une équipe de volontaires. Co-fondateur de Van For Life, il souhaite élargir l’action de l’association à d’autres populations forcées à l’exil.
