Le conflit ukranien

Un enjeu européen

Nous sommes en 2022 et l’Europe que l’on croyait pacifiée s’est trouvée projetée aux portes d’un conflit majeur, auquel elle assiste éberluée, comme sonnée par ce brutal rappel à la réalité. D’un jour à l’autre, l’Ukraine a été attaquée, envahie par un pays hostile non seulement envers elle mais à l’encontre de tout le continent, de toute la planète. Des menaces d’un autre temps refont surface, nos économies déjà chancelantes après deux ans d’une pandémie foudroyante sont bouleversées, une crise alimentaire majeure guette.

Selon les chiffres de l’ONU, 6,6 millions d’ukrainiens avaient fui leur pays à la fin mai 2022, auxquels s’ajoutent plus de 8 millions de déplacés internes. En vertu de la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter l’Ukraine, la très grande majorité de ces réfugiés (90%) sont des femmes et des enfants. L’est et le sud du pays sont dévastés, le reste est sous la menace constante de bombardements et personne ne sait ni où, ni quand tombera la prochaine attaque.

Les réfugiés ukrainiens se sont progressivement répartis dans les pays européens, bien que la grande majorité demeure dans les pays voisins de l’Ukraine, en particulier la Pologne qui en accueille environ la moitié. L’espoir de ces familles séparées d’une issue rapide au conflit qui leur permettra de se retrouver, s’il s’amenuise au fil des mois qui passent, reste vif. Si l’Europe a relevé le défi de l’accueil sans véritablement tergiverser, en ouvrant ses portes, elle peine cependant à absorber le flot de personnes et à en assumer la gestion.

Toutefois, comme une lueur dans le chaos ambiant, quelque chose d’admirable est survenu : une mobilisation générale de la société civile qui, comme un seul homme, s’est précipitée au secours de son voisin ukrainien. A travers l’Europe, d’innombrables individus de tous horizons se sont mis en marche vers les pays voisins de l’Ukraine, vers l’Ukraine elle-même, sans réfléchir et avant que les grosses structures ne puissent réagir. Ils ont apporté de l’aide, transporté, traduit, nourri, réchauffé et surtout hébergé autant de personnes qu’ils le pouvaient.

Mais cet élan civil, s’il a rapidement été doublé d’une mise en place des principales organisations d’aide humanitaire, trouve néanmoins ses limites. Il apparaît en effet que ni les gouvernements, ni les organisations non-gouvernementales ne sont en mesure d’absorber ce flot de migration massif qui, ne l’oublions pas, s’ajoute à celui d’autres populations déjà confrontées à l’exil avant que la guerre en Ukraine n’éclate : Syrie, Afghanistan, Irak, Érythrée, Soudan, pour ne citer que les pays dénombrant la majorité des populations ayant migré vers l’Europe ces dernières années.

C’est pourquoi il demeure capital de préserver cette prise de conscience, cette solidarité engendrée par le conflit ukrainien en Suisse et en Europe. Au final, il n’est que relativement important de savoir si la crise humanitaire ukrainienne est « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » ou si elle nous touche particulièrement car elle affecte une population culturellement plus proche de la nôtre : il est permis d’espérer que l’éveil citoyen et politique suscité par cette nouvelle tragédie perdure, pendant et après la crise ukrainienne.

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